Les troubles spécifiques du langage et des apprentissages sont des troubles du neurodéveloppement qui affectent la manière dont le cerveau reçoit et traite les informations, qu’elles soient verbales ou non verbales.
Ces troubles altèrent de manière variable les fonctions cognitives et exécutives telles que le langage, la coordination motrice, l’attention, la perception, la mémoire et les fonctions visuo-spatiales.
Ils persistent tout au long de la vie, et selon les données les plus récentes de la HAS, leur prévalence est estimée à environ 6 à 8 % de la population.
Les troubles dys sont classés en trois catégories :
Les troubles moteurs :
Ce trouble constitue un déficit spécifique du développement des compétences de coordination motrice, englobant à la fois la DYSPRAXIE et la DYSGRAPHIE.
La dyspraxie se caractérise par un trouble de la coordination des mouvements, affectant la motricité fine ainsi que la capacité à adapter le geste à un objectif précis, à le réaliser et à le reproduire, ce qui entraîne une grande maladresse.
Il existe également une forme particulière de dyspraxie appelée dyspraxie visuo-spatiale, caractérisée par des difficultés à se repérer dans l’espace, que ce soit dans un lieu familier ou non, sur une carte ou un plan, ainsi que sur des supports tels qu’une feuille de papier ou un tableau.
Ce trouble impacte également la qualité de la lecture, se manifestant par des sauts ou des relectures de la même ligne.
Quant à la dysgraphie, souvent associée à la dyspraxie, elle perturbe le geste grapho-moteur, entravant l’acquisition et/ou l’exécution de l’écriture. Le geste grapho-moteur ne parvient pas à s’automatiser, restant au stade du graphisme (stade où l’on dessine les lettres).
Le trouble de la communication :
Ce trouble affecte le langage, la parole, la fluidité et la pragmatique, ce qui est désigné sous le nom de DYSPHASIE.
Il concerne le développement du langage oral et peut toucher les aspects réceptifs et/ou expressifs.
Il se manifeste par des difficultés à transmettre des informations, des sentiments, à rapporter une information ou dans des restitutions. Cela impacte également la compréhension de ce qui est transmis à l’oral.
Les troubles spécifiques de l’apprentissage :
Cette troisième catégorie répertorie les troubles des apprentissages tels que la DYSLEXIE, la DYSORTHOGRAPHIE et la DYSCALCULIE.
La dyslexie est un trouble de l’apprentissage du langage écrit, se caractérisant par une difficulté à maîtriser le stade alphabétique de la lecture. Concrètement, cela se traduit par des difficultés à percevoir et à analyser rapidement et précisément les sons dans les mots, ainsi que par des oublis, des inversions ou des substitutions de lettres.
La dysorthographie correspond à une altération spécifique et significative de la production écrite spontanée ou dictée. Ce trouble affecte également l’acquisition des règles grammaticales, de conjugaison et de syntaxe. Il est souvent associé à la dyslexie.
La dyscalculie se caractérise par une difficulté à apprendre les faits arithmétiques, à les rappeler et à effectuer des calculs. Cela affecte les aspects procéduraux et conceptuels du calcul et du comptage. La dyscalculie est souvent une conséquence du TDA-H, de la dyspraxie visuo-spatiale et de la dysphasie.
Comme nous l’avons évoqué les troubles spécifiques du langage et des apprentissages sont des troubles du neurodéveloppement présents dès la naissance et persistent à l’âge adulte. Les répercussions à l’âge adulte peuvent être atténuées par la mise en place de moyens de compensation créés par l’individu lui-même, ainsi que par l’utilisation de soutiens technologiques et numériques.
La plupart des collaborateurs présentant ces troubles, qu’ils aient été diagnostiqués ou non, connaissent leurs difficultés depuis l’enfance et ont développé leurs propres stratégies d’adaptation et de contournement.
Pour chaque collaborateur atypique, il est crucial de communiquer et d’échanger sur son fonctionnement ainsi que sur ses besoins. Cependant, certains bons réflexes doivent être adoptés : privilégier des documents peu chargés visuellement, transmettre les informations essentielles, et éviter l’utilisation de supports multiples tels que les tableaux, schémas ou animations PowerPoint.
Lors de vos communications écrites, pensez à la police d’écriture ainsi qu’à leur taille : les plus courantes sont Arial en taille 12 ou 14. Si possible, privilégiez les échanges à l’oral avec des consignes claires et concises. Les remarques au second degré ou le recours à des concepts abstraits sont à éviter.
Ces profils constituent de véritables richesses en entreprise grâce à leurs complémentarités telles qu’une forte capacité de concentration, une excellente perception en 3D, une grande créativité, etc.
Différentes études ont démontré l’intérêt de la diversité au sein des équipes, car elle favorise la créativité, la collaboration et surtout la productivité.
Ces profils atypiques deviennent un avantage concurrentiel indéniable dans un contexte économique complexe où les entreprises recherchent flexibilité, adaptabilité et performance.
Hugues de Combarel
Fondateur et dirigeant d’Atypie Conseil